Pour fêter la première diffusion du nouveau film de Christophe Rey sur le poète marin-pêcheur Alain Jegou, le Papier Timbré organise une vision collective du documentaire suivi d'un cocktail samedi 23 avril à partir de 15h30. Ce sera aussi l'occasion d'acquérir les derniers textes d'Alain Jegou et notamment Passe Ouest aux éditions Apogée.

"Le chant des mers"

Un film de Christophe Rey. Coproduction Candela

À travers quelques-uns de ses poèmes, Le chant des mers dresse le portrait d’un homme, droit dans ses idéaux et dans ses choix de vie : Alain Jégou, un marin pêcheur devenu poète, pour qui l’écriture rappelle celui qu’il mena contre une mer aux multiples visages.

En 1976, Alain Jégou a 28 ans quand il embarque pour la première fois sur un bateau de pêche. L’ancien adolescent rebelle, attiré très tôt par la poésie de Rimbaud, puis l’écriture de Kérouac, trouve enfin avec la mer, l’élément qui le sauvera de lui-même.

« Drôle d’expérience vivante que celle de la mer. À la fois éreintante et fascinante. L’engagement spontané qui m’aura permis de m’ouvrir et aérer l’esprit, échapper au milieu étriqué où se trament les entreprises humaines et s’engluent des destinées. »

Alain Jégou exercera son métier de marin pêcheur avec un profond dévouement pendant près de 30 ans entre l’Île d’Yeu et l’archipel des Glénan, affrontant une mer tantôt hargneuse, tantôt boudeuse ou aguicheuse, une mer qui pour beaucoup de marins sera la dernière compagne.

« J’étais au fond du gouffre, et pour sortir du marasme dans lequel j’étais, il fallait que je refasse surface. Or quoi de mieux qu’un bateau de pêche, pour remonter des profondeurs ? »

Plus qu’une chronologie événementielle, c’est au plus profond de l’univers d’Alain Jégou, que Le chant des mers entreprend de nous faire voyager. En suivant le fil d’une errance rock et littéraire, le film de Christophe Rey nous emmène au-delà de cette ligne d’horizon, aux confins de la mer et de la poésie.

« Au début je me suis fait chambrer, ils m’appelaient le poète, avec un air un peu sarcastique… Puis un jour, à la VHF un collègue leur a dit : « Arrêtez de l’emmerder avec ça ! Pour une fois qu’on parle d’un pêcheur de façon positive, on devrait être fier d’avoir un mec comme ça avec nous. »